Voilà plus de trois ans déjà que je parcours différents t’chat, je ne suis pas une de ces doyennes d’irc, mais j’y ai fait mon chemin. Je me levais le matin je me connectais, je rentrais de cours je me connectais, je séchais même les cours pour rester connectée. Je trouvais sur Internet une pseudo sociabilité que je n’avais pas ailleurs. Mars 2001 j’entamais avec C. ce que j’appellerais plus tard «Ma première grande histoire d’amour».

Et puis… vouloir plus, toujours, et encore. J’exprimais ma soif de domination derrière un écran d’ordinateur, je suis en quelques mois devenus un cadeau empoisonné. Usant d’un cyber charme tantôt avec T. tantôt avec B. ou parfois avec E, tellement impliquée dans tout cela que je ne sentais même pas l'odeur de la merde que je m’étais mise sous le nez. J’ai joué d’une jalousie montée de toute pièce par mon besoin de reconnaissance, le besoin de sentir l’autre t’appartenir. A coup de sous-entendu, d’ambiguïté, de crise de jalousie, ou encore n’importe qu’elle autre moyen pour faire exprimer à l’autre son attachement.

Le temps aidant (et Caro aussi) j’ai compris, à force de claques dans ma gueule d’ado en pleine crise ; j’ai plus ou moins progressivement abandonné ce coté manipulatrice, mais à des fins égoïstes, oui, c’était pour moins souffrir. Nous somme en juillet 2002 O. se suicide (une mort qui durera seulement trois long mois). J’ai compris à ce moment là jusqu’où pouvait pousser le vice, j’ai compris aussi un peu plus la valeur de ma propre vie.

J’ai changé radicalement ma vision des choses, j’ai appréhendé le T’chat d’une manière totalement différente. J’ai par ailleurs démonté les rouages de ses émotions qui me faisaient agir de cette manière, me sentant ainsi beaucoup plus libre et sereine.

[Edit]:"Débranchez moi, videz ma tête de ce métal, arrachez ces câbles et faites moi mal. Réanimez l'animal"