22h pile: Je suis devant la fontaine. Chris ne m'épargne pas sa ponctualité en passe de devenir légendaire.
22h20: Il arrive.
On s'arrête à un grec pour acheter: " Ce qui se trouve derrière le carton ". Voilà longtemps que je n'avais pas fait profiter mes papilles d'une saveur de desperados.
Les quais de seine nous appartiennent, enfin un peu, on parle présent et passer. On joue. J'observe, je pense, sûrement un peu trop.
Un peu trop, pour avoir à dire: Pardon et Merci.
Je me plonge dans une inspection farfelue des moindres détails du bleu de ses yeux. Un peu pour garder d'eux une image intacte, un peu comme si je voulais rien en perdre, un peu comme si je les voyais pour la dernière fois.
On entend les cris de quelques mouettes, on ri.
Chris s'enfui, j'ai pas trop le temps de me rendre compte, je réfléchis plus, je le rattrape, tant pis pour mon genou en mousse. Dernière considérations qui aboutissent aux même conclusions. Pourquoi diable faut il que cela m'arrive maintenant?
6h: L'aube pointe son nez. Il rentre, moi je me dirige vers le métro, et puis prise d'une terrible envie de marcher, je rebrousse chemin. Profitant de la douceur d'un jour qui se lève, de la fraîcheur d'une nuit pas complètement endormie et du chant des oiseaux. Je marche, toujours tout droit, comme pour me persuader que ma vie elle aussi avance.
8h: Je rentre avec dans le ventre, une terrible envie de m'exprimer.